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  • Photo du rédacteurSama Queendom

Etudes Supérieures et Confiance en soi

Dernière mise à jour : 5 févr. 2022

Ce sujet me tient particulièrement à cœur parce que je souhaite en parler depuis maintenant plus de 4 ans. Il s’agit ici de partager nos expériences afin de pouvoir mieux les analyser, en tirer des leçons, et surtout aider ceux qui aujourd’hui passent par là.

Mettons d’abord tout cela en contexte.


Je suis arrivée en France à 17 ans, pour ma première année dans ce que le système français nomme une «Grande Ecole» (I dont like this word but that’s all I have). Je quittais pour la première fois mon pays dans l’optique d’aller vivre ailleurs.


Tout commence par les fameux cours d’histoire de l’Europe. Un premier devoir. Des questions sur la révolution française. Je n’avais mais alors là pas la moindre idée de ce qu’était cette révolution, le professeur n’en revenait pas. J’ai eu 2 sur 20 si ma mémoire est bonne. Ironique quand au Sénégal je participais au Concours Général en Histoire. J’ai d’ailleurs rigolé devant ma copie, et au téléphone en le racontant à ma mère. Vous savez, ce petit rire nerveux où tu as peur de te faire rapatrier chez toi en même temps.


Dieu merci, je suivais un «Programme Afrique», avec donc plusieurs matières concernant directement mon continent. Ce sont elles qui m’ont surtout permis de m’en sortir, le temps de me faire au reste.


Les mauvaises notes sont devenues meilleures, mais elles sont restées mauvaises. J’avais l’impression de faire de mon mieux pourtant, je passais mes journées en bibliothèque, je ne voyais pas quoi faire de plus. On passait de 2 sur 20 en histoire à 8, puis 9. Mais malgré ce qui me semblait être tous les efforts du monde, on aurait dit que j’étais bloquée. Je ne comprenais pas ce que l’on attendait de moi.


Le souvenir qui aujourd’hui me fait le plus rire était pourtant le summum de mon mal être de l’époque. J’avais eu une longue journée, un nouveau 9 sur 20, you already know. Nous avions fini les cours à 21h, j’enchainais depuis 8h du matin. J’attendais le métro, épuisée mentalement et physiquement, je n’avais pas mangé de la journée. Et là, le métro annonce 10 minutes de retard.

J’ai éclaté en sanglot. Your girl was a complete mess. My friend asked why. «Marième, ça va ? Pourquoi tu pleures ?». Non, ça n’allait pas. Entre deux larmes, j’ai expliqué que je pleurais parce que le métro était en retard. Je ne comprenais pas pourquoi il était en retard, et de 10 minutes en plus.


Il était bien sûr évident que c’était la succession des évènements qui m’avait fait craquer.

Ce sont tous ces moments qui ont très rapidement impacté ma vision sur mes propres capacités. Cette impression que tout le monde s’en sort mieux que vous, en sait plus que vous, se débrouille mieux que vous. On se sent seul au monde. J’étais quelqu’un qui au lycée avait parfois trop confiance, je suis devenue à l’université quelqu’un qui en manquait. Qui n’osait plus s’exprimer (Ce blog, lors de ma troisième année, était un remède à cela).


Je remercie Dieu d’avoir mis sur mon chemin un excellent Support System à l’époque à travers mes amis rencontrés sur place, ainsi que ma petite « famille sénégalaise », ces nouveaux frères et sœurs. Comparer mon expérience à celle des autres m’a permis de comprendre que je n’étais pas seule. Nous n’étions pas seuls.


En réalité, nous sommes très nombreux à questionner notre légitimité à être dans certains espaces. Alors même que nous avons été invités à entrer dans ces espaces, après beaucoup d’efforts. Nous avons l’impression d’être là par chance, ou hasard, et non pas par mérite. Nous pensons que tôt ou tard quelqu’un va découvrir que justement nous ne méritons pas cette place et que notre travail ne vaut pas grand-chose. Peu importe nos efforts. Tous ces sentiments, ces peurs, se regroupent dans ce qu’on appelle le Syndrome de l’imposteur.

Ce n’est qu’à la fin de ma première année, en parlant même à ceux qui étaient considérés comme les meilleurs, les plus intelligents, etc. , que je me suis rendu compte que même eux n’avaient pas l’impression d’être légitime. Ce qui est dommage c’est que chacun a avancé toute l’année en pensant être seul. La réalité est que presque tout le monde avait des problèmes dans un domaine ou un autre, et avait des difficultés personnelles.

J’ai conscience qu’avoir étudié à l’étranger reste une opportunité énorme qu’il faut comprendre et saisir. But it can be hard for some of us. Les études supérieures constituent dans tous les cas un nouvel environnement, auquel il faut s’adapter. Ce temps d’adaptation varie, et il ne faut pas avoir honte s’il vous faut plus de temps, it’s okay. Selon l’université, l’école, le lieu, l’expérience peut être plus ou moins simplifiée, ou pas. C’est donc d’autant plus difficile si vous êtes catapulté à 5000km de votre pays et de votre famille. Mais vous irez mieux, même si ce n’est pas toujours tout de suite.

Dans ce type d’école, vous vous rendez compte que la ” Culture Générale” n’est pas si générale que cela. Vous n’avez pas le même référentiel que les autres. Je ne connaissais pas Georges Brassens, mais je ne leur demandais pas de connaître Youssou Ndour. Et il faut le temps pour comprendre que nos connaissances sont valables, bien qu’elles ne soient pas considérées comme ayant de la valeur dans ce monde là.


Une fois que notre confiance en nous a été touchée, il faut du recul pour la reconstruire. Etant donné que le début de master a été un autre coup niveau confiance, bien que moindre, ce n’est que maintenant que j’arrive à prendre le recul nécessaire.


My point is, je sais qu’il y a plusieurs étudiants qui viennent de finir leur première année, peut être chaotique, ou d’autres qui sont sur le point d’en terminer une. Il y a plusieurs personnes qui ont eu à vivre pire que moi, et qui savent maintenant que tout cela n’est pas une honte. Il faut faire face à nos émotions. You’ll be alright.

C’est un cycle. Pour le briser, il faut plus de préparation et de communication surtout. Il faut des échanges, de la patience toujours.

Alors si vous avez vécu quelque chose de dur, que vous avez maintenant plus de recul, si vous savez que peut être quelqu’un vie pareil, allez vers cette personne. Partagez. N’ayez pas peur d’échanger, de briser une barrière. Vous pourriez changer son monde.

*** Mood du Jour ***

You are enough.


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